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Les neurosciences face aux mécanismes du développement de l’enfant

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Les dernières découvertes en neurosciences nous montrent à quel point le comportement et les mots des adultes façonnent le cerveau de l’enfant, encore très immature, lorsqu’il est tout-petit. Nous faisons donc le point sur les avantages des neurosciences, notamment en nous appuyant sur les travaux fondateurs de Catherine Gueguen, pédiatre expérimentée.

Quelques mots sur le concept de « neurosciences »

Si l’étude des sciences du cerveau est ancienne, le concept de « neurosciences » est relativement récent, puisqu’il remonte aux années 1970. Les neurosciences regroupent toutes les sciences nécessaires à l’étude de l’anatomie et du fonctionnement du système nerveux, et plus précisément, du cerveau. Auparavant, les scientifiques parlaient de psychologie physiologique pour parler des neurosciences. Depuis une quinzaine d’années, cette nouvelle discipline ne cesse de progresser dans la compréhension des fonctionnalités du cerveau et de ce qui l’entoure. Plusieurs neuroscientifiques ont ainsi remporté le Prix Nobel de Médecine.

Les neurosciences et l’enfance : des découvertes scientifiques extraordinaires

C’est un fait : le cerveau de l’enfant est immature et très fragile. Avant ses 5 ans, l’enfant n’est pas capable de contrôler « ses tempêtes émotionnelles ». Toutes les récentes recherches en neurosciences ont permis de démontrer que les adultes (parents, enseignants, professionnels de la petite enfance, etc.) qui soutiennent et encouragent leur enfant, permettent au cerveau de gagner en compétences émotionnelles et cognitives.

L’évolution du cerveau de l’enfant

  • In utero : à partir du 28e jour in utero, les premières cellules et les premiers neurones du fœtus commencent à apparaître. La croissance cérébrale est spectaculaire. Les neurones se forment au centre du cerveau dès la fin du premier trimestre de la grossesse, puis migrent progressivement vers la périphérie pour former six couches dans le cortex pendant le dernier trimestre. C’est aussi le moment où la surface cérébrale se plisse. Au stade des six mois de grossesse, l’enfant est doté de 90 milliards de neurones. Les grands réseaux fonctionnels décrits dans le cerveau adulte (visuel, auditif, sensori-moteur, exécutif…) sont observés dès la fin de la grossesse.
  • À la naissance :  le tout-petit bénéficie de perceptions sensorielles suffisamment développées pour voir et entendre. Le cerveau du nouveau-né possède ainsi à la naissance cent milliards de neurones, dont moins de la moitié sont inter-connectés. Le périmètre crânien croît de 14 cm pendant les deux premières années, pour seulement 7 cm dans les seize années suivantes. Le cerveau reste malgré tout très immature.
  • Dès 1 an: dès leur première année, les enfants acquièrent des capacités sonores et de langage.
  • Vers l’âge de deux ans, l’enfant se dote ensuite de la structure syntaxique de la phrase. Il associe ainsi les mots, les objets et les sons à l’environnement dans lequel il se situe.
  • Jusqu’à 5/6 ans : l’enfant ressent des émotions mais il n’est pas encore capable de les canaliser. Il vit ses émotions « sans filtre ». Si l’enfant doit gérer seul ses angoisses, sa frustration, ses colères, des molécules de stress toxiques seront sécrétées dans son cerveau. Les neurosciences expliquent en quoi ce comportement est nocif pour l’enfant.
> Pour plus de renseignements sur le sujet, lire notre article : À l’intérieur du cerveau des bébés : tout ce qui change de 0 à 1 an

L’éducation positive et bienveillante, idéale pour l’enfant

Depuis quelques années, de nombreux termes positifs viennent se rattacher à la dénomination « Education ». En créant un cocon familial et convivial, l’enfant trouvera toutes les ressources nécessaires pour bien se développer. Isabelle Filliozat fournit 5 conseils aux parents :

  • se détacher de l’image désuète de la parentalité
  • appliquer une éducation sans négation
  • éduquer son enfant sans autorité
  • savoir s’écouter et écouter son enfant
  • utiliser les bons outils de la parentalité positive

> Pour plus d’informations sur le sujet, lire notre article : 5 conseils pour devenir un parent bienveillant

Comprendre les neurosciences affectives pour comprendre le cerveau de l’enfant

Catherine Gueguen, pédiatre et auteure de livres sur des thématiques traitant de l’enfance et de la bienveillance, a donné, en décembre 2014, une conférence intitulée Repenser l’éducation, à propose du développement des neurosciences affectives chez l’enfant.

Contrairement aux neurosciences collectives qui questionnent le développement sensoriel et cérébral, les neurosciences affectives se concentrent sur les relations, les émotions et les rencontres humaines. Catherine Gueguen, qui s’appuie elle-même sur les travaux de chercheurs tels que Allan Schore, Bruce Mac Ewen ou Michaël Meaney, apporte un regard très novateur sur les enfants.

Le rôle vital des émotions

Les émotions constituent une réaction biologique à un événement extérieur

Quand l’enfant est connecté à ses émotions, il essaye d’orienter sa vie vers ce qui lui correspond parfaitement. Les émotions sont des renseignements, des signaux qui indiquent : « Tu en es à ce point là, essaie d’aligner ta vie avec ce que tu voudrais profondément être » explique Catherine Gueguen. Il est alors nécessaire d’accueillir toutes ces émotions chez soi et chez les autres sans jugement.

Exprimer ses émotions est source de bien-être

En mettant des mots sur ses émotions, en étant empathique et à son écoute, le cerveau global de l’enfant gagne en maturité. Il doit mettre des mots sur ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Quand il est anxieux, triste, déçu, en colère, en parler apaisera une partie de son cerveau.

Article par https://www.laurencepernoud.com

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